Jean Sendrail
Jean Sendrail est né à Corronsac dans la maison du Faouret appartenant à sa famille maternelle, les Périès. Il a grandi à Clermont dans la Borde du Fort. A l’école du village située alors aux Oustalets, il fut l’élève de M. Siadoux, l’instituteur qui participa aux fouilles de l’Infernet sous la direction de Noulet et qui découvrit des pegaux aux abords du tumulus . Pour passer du certificat d’études primaires à l’enseignement supérieur, il poursuivit ses études dans un établissement privé de la rue d’Aubuisson, l’institut Granier.
Vétérinaire, chirurgien, enseignant et chercheur
Reçu 2e au concours d’entrée à l’Ecole Vétérinaire en 1889, il y fit une brillante carrière d’enseignant, de chirurgien et de chercheur en hippiatrie. Pendant la guerre de 1914-1918 où chevaux et mulets tenaient une grande place, il occupa différents postes. En septembre 1914, il était à Verdun avec Paul Voivenel qui évoque leur rencontre dans ses souvenirs militaires. Il dirigea des hôpitaux à Toul, puis Nancy, et créa à l’Ecole d’Alfort un Centre de Recherches vétérinaires de l’armée.
Bâtisseur
Sa grande œuvre aurait dû être la construction de la nouvelle école vétérinaire destinée à remplacer les bâtiments construits en 1825. A sa mort, en juin 1935, les plans de l’architecte Charles Lemaresquier n’étaient qu’en partie réalisés. Ses successeurs n’en ayant pas poursuivi l’achèvement, les bâtiments déjà construits furent utilisés pendant la guerre pour d’autres usages. Ils subsistent mais abritent un Institut d’aéronautique tandis qu’une nouvelle école vétérinaire fut construite ailleurs.
Citoyen engagé
Jean Sendrail participait à un grand nombre d’associations (Officiers de Réserve, Vétérinaires) et sociétés savantes de Toulouse. Se rappelant que dans sa jeunesse, il ne lui avait pas été facile de passer de l’école communale à l’enseignement supérieur, il s’intéressa spécialement à l’enseignement public présidant la Fédération départementale des Œuvres laïques ainsi que le Comité de Patronage de l’école où il avait inscrit son fils.
Maire de Clermont
Pendant les six années de son mandat municipal (1929-1935) Jean Sendrail a spécialement œuvré sur deux chantiers : la sauvegarde et l’embellissement du Fort et la création du réseau de distribution d’électricité dans les coteaux de Castanet.
Embellissement du Fort et promotion du site
Il acheva les travaux de restauration de la porte du XVe siècle qui avait été classée le 27 décembre 1925 à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Il restait à en débarrasser la façade du crépi lépreux qui la recouvrait et à en refaire la toiture : on remplaça le pigeonnier pointu ajouté au XVIIe siècle par un toit en auvent caractéristique des portes médiévales de la région. Le 27 décembre 1931, il obtint le classement du site et de divers objets anciens (statues et cloches) en même temps que paraissait le livre de Guillaume Labit Clermont-sur-Ariège, Archéologie et Histoire dont il signait la préface.
Mise en chantier du réseau électrique des coteaux de Castanet
Pour construire le réseau de distribution d’énergie électrique, fut créé en novembre 1930 le Syndicat des communes des coteaux de Castanet dont le siège social était à Clermont. Il choisit comme concessionnaire la Société Pyrénéenne d’énergie. La commune emprunta 15 000 francs au Crédit Foncier. L’électrification des bâtiments communaux fut votée le 19 mars 1933.
Réélu maire le 12 mai 1935, Jean Sendrail meurt le 6 juin 1935.
Bibliographie
- Serge Mothe : La vie et l’œuvre du professeur Jean Sendrail (1872-1935), Thèse vétérinaire, École nationale vétérinaire de Toulouse, 1966.
- Paul Voivenel : Avec la 67e Division de Réserve. Editions de l'Archer, Toulouse, 1933.
- Le professeur Sendrail, Imprimerie toulousaine, rue Romiguières, Toulouse, 1935.